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Description

La pomme, les sept nains, le cercueil de verre, le prince à cheval, le miroir magique... : le metteur en scène Nicolas Liautard a parié sur les images évoquées dans le conte pour faire du théâtre sans texte. Une succession de tableaux vivants, où le langage du corps, les jeux de lumière et la scénographie créent une féerie intemporelle qui sollicite l'imaginaire des enfants.

(France, 2011, 70mn)
ARTE F

 

Une reine coud. La lumière s'éteint. Quand elle se rallume, la même reine est en train d'accoucher. L'enfant qui naît se prénomme Blanche-Neige, et nul n'est censé ignorer son histoire. Pourtant, ce spectacle entièrement muet émerveille et surprend. Derrière des voiles transparents, les tableaux vivants se succèdent comme dans un livre d'images dont on tournerait les pages. Ils découvrent des scènes tour à tour tristes (la mort de la reine en couches), cruelles (la marâtre dévorant un cœur qu'elle pense être celui de Blanche-Neige), féeriques (l'arrivée du prince avec un véritable cheval blanc) ou drôles (le quotidien de l'héroïne dans la maison des nains, avec le miniréfrigérateur, le mini-aspirateur...), toujours superbes.

Si tous les moments clés du récit sont là, le metteur en scène Nicolas Liautard revisite le conte des frères Grimm sur un mode intimiste, laissant un peu de côté la rencontre avec les nains. La gracieuse gestuelle des acteurs, les magnifiques jeux de lumière, les bruitages inventifs racontent avant tout l'histoire d'une rivalité tragique entre deux femmes. Une invitation au rêve, pleine de grâce, doublée d'une réflexion profonde sur les rapports (belle-)mère-fille.
Maréva Saravane
Télérama n° 3232
Le 22 décembre 2011